birmarie
Yangon by night
Mais on a fini dans un bar 100% local, où notre voisin de table a tenu à nous inviter chez lui. Frêres, soeurs, oncles, bébé, grand-mère, toute la famille vivait dans cette maison très très modeste. Ils nous ont offert à manger, nous ont même préparé deux barquettes pour le lendemain : adorable, mais presque gênant!
En sortant de là, on a rejoint un groupe attablé autour d'une guitare, essayé de chanter en birman, trinqué avec un policier, avant que des moines ne nous négocient le taxi... Pas ce à quoi on s'attendait, mais une très bonne soirée quand même !
Thandigyut
La Shwedagon vue de loin |
Suivant un groupe visiblement très pressé de rejoindre un bar, je n'ai malheureusement pas pu m'attarder autant que je l'aurais souhaité dans la magistrale pagode Shwedagon. C'est donc au pas de course que l'on a traversé cette foule venue allumer des petites bougies au pied des stupas. Autant de ferveur, pendant trois jours, c'est tout de même très très impressionnant.
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En quête d'un toît
Désolée d’avoir un peu négligé ce blog récemment, mais j’ai consacré beaucoup – BEAUCOUP - de temps et d’énergie ces dernières semaines à la recherche d’un appartement. Voilà un petit résumé du parcours du combattant qui attend celui qui vient s’installer à Yangon.
1. Découvrir avec stupéfaction que contre toute attente les prix sont aussi élevés qu’à Londres, Paris ou Manhattan.
2. Découvrir avec encore plus de stupéfaction que le loyer ne se paye pas chaque mois, mais d’un seul coup à la signature du contrat. En cash et en kyats bien sûr. Dans notre cas, il faudra donc compter environ 6 millions en coupures de 5000 - de quoi s’imaginer être tombé dans un mauvais remake de film de gangsters !
3. Tu restes 9 mois ? Pas de chance, ici on ne loue que pour 6 ou 12 mois. De préférence 12, ce qui va encore te compliquer la tâche et te faire perdre quelques apparts.
4. Tu cherches une agence ? Mais ça n’existe pas voyons ! Tu cherches un agent ? Tu as intérêt à avoir un bon réseau pour te conseiller, il n’y a que comme ça que ça marche ici… C’est sans doute un des seuls bons points de tout ce bazar : Thein Gi, une prof de l’YUFL, m’a pris sous son aile et m’a vraiment beaucoup aidée, avec une gentillesse et une générosité que je ne pourrai jamais oublier.
5. Arrive le moment de faire quelques visites : j’espère que tu as du temps devant toi. Ton agent n’a évidemment aucun contrat ni accord avec les proprios, souvent il a juste entendu parler d’un appart vide dans tel ou tel immeuble. C’est comme ça que ça se passe au Myanmar. Parfois vous croyez arriver un peu en retard, mais ce n’est qu’à votre arrivée qu’on appelle quelqu’un qui débarque de l’autre bout de la ville ou du quartier pour vous ouvrir. Qui est-ce exactement, bonne question, souvent le proprio ne sera que cette mystérieuse personne à qui l’on téléphone et qu’on appelle « the boss ». Bon, parfois personne n’aura la clé.
6. Même dans les apparts non meublés, la plupart du temps tu auras un autel à Bouddha, qui occupe la moitié du salon, ou pourquoi pas une pièce entière. Une douche chaude est un vrai luxe. Par contre souvent, tu auras un régulateur électrique tant le réseau fonctionne bien…
7. Tout est négociable, mais parfois les prix peuvent aussi grimper en l’espace de quelques minutes : forcément, ça se voit que tu n’es pas d’ici.
8. Tu penses avoir trouvé ton bonheur : il faut aller très très vite ! Tu tombes en pleine crise du logement, pas de réservation qui tienne. C’est la jungle ici : un jour de plus sera peut être un jour de trop…
9. Tu te mets enfin autour d’une table pour finaliser le tout. Vous revenez dans 5 minutes ? Vous allez acheter un contrat ??? Ca ne se trouve quand même pas sur le marché comme j’avais pu l’imaginer, mais auprès du « chef de quartier » (je vais un peu me renseigner sur ce reste de la dictature avant de mieux vous en parler). Evidemment tu vas signer un truc en birman qui pourrait tout aussi bien être ton arrêt de mort.
10. Tu annonces pleine de joie sur facebook « J’ai un appart !!!». Attention à l’ascenseur émotionnel, trois jours après on peut t’expliquer qu’en fait l’appart a été vendu, et que tu repars à la case départ.
1. Découvrir avec stupéfaction que contre toute attente les prix sont aussi élevés qu’à Londres, Paris ou Manhattan.
2. Découvrir avec encore plus de stupéfaction que le loyer ne se paye pas chaque mois, mais d’un seul coup à la signature du contrat. En cash et en kyats bien sûr. Dans notre cas, il faudra donc compter environ 6 millions en coupures de 5000 - de quoi s’imaginer être tombé dans un mauvais remake de film de gangsters !
3. Tu restes 9 mois ? Pas de chance, ici on ne loue que pour 6 ou 12 mois. De préférence 12, ce qui va encore te compliquer la tâche et te faire perdre quelques apparts.
4. Tu cherches une agence ? Mais ça n’existe pas voyons ! Tu cherches un agent ? Tu as intérêt à avoir un bon réseau pour te conseiller, il n’y a que comme ça que ça marche ici… C’est sans doute un des seuls bons points de tout ce bazar : Thein Gi, une prof de l’YUFL, m’a pris sous son aile et m’a vraiment beaucoup aidée, avec une gentillesse et une générosité que je ne pourrai jamais oublier.
5. Arrive le moment de faire quelques visites : j’espère que tu as du temps devant toi. Ton agent n’a évidemment aucun contrat ni accord avec les proprios, souvent il a juste entendu parler d’un appart vide dans tel ou tel immeuble. C’est comme ça que ça se passe au Myanmar. Parfois vous croyez arriver un peu en retard, mais ce n’est qu’à votre arrivée qu’on appelle quelqu’un qui débarque de l’autre bout de la ville ou du quartier pour vous ouvrir. Qui est-ce exactement, bonne question, souvent le proprio ne sera que cette mystérieuse personne à qui l’on téléphone et qu’on appelle « the boss ». Bon, parfois personne n’aura la clé.
6. Même dans les apparts non meublés, la plupart du temps tu auras un autel à Bouddha, qui occupe la moitié du salon, ou pourquoi pas une pièce entière. Une douche chaude est un vrai luxe. Par contre souvent, tu auras un régulateur électrique tant le réseau fonctionne bien…
7. Tout est négociable, mais parfois les prix peuvent aussi grimper en l’espace de quelques minutes : forcément, ça se voit que tu n’es pas d’ici.
8. Tu penses avoir trouvé ton bonheur : il faut aller très très vite ! Tu tombes en pleine crise du logement, pas de réservation qui tienne. C’est la jungle ici : un jour de plus sera peut être un jour de trop…
9. Tu te mets enfin autour d’une table pour finaliser le tout. Vous revenez dans 5 minutes ? Vous allez acheter un contrat ??? Ca ne se trouve quand même pas sur le marché comme j’avais pu l’imaginer, mais auprès du « chef de quartier » (je vais un peu me renseigner sur ce reste de la dictature avant de mieux vous en parler). Evidemment tu vas signer un truc en birman qui pourrait tout aussi bien être ton arrêt de mort.
10. Tu annonces pleine de joie sur facebook « J’ai un appart !!!». Attention à l’ascenseur émotionnel, trois jours après on peut t’expliquer qu’en fait l’appart a été vendu, et que tu repars à la case départ.
Petites bizarreries auxquelles je suis (presque) habituée
De l'eau potable pour tous |
Que vend-on aux feux rouges ici ? Du bétel, encore et toujours, mais aussi des cigarettes à l’unité, des colliers de fleurs de lila à accrocher aux rétroviseurs, énormément de journaux (la liberté de la presse est encore toute neuve, environ un an !) et puis des textes en birman, qui m’intriguaient beaucoup. J’ai demandé ce dont il s’agissait, en fait ce sont les nouvelles lois. Le pays est dans une phase de réformes à tout va, et tout peu changer du jour au lendemain. Des petits marchands se procurent donc des copies des nouvelles décisions plus ou moins arbitraires et inattendues venues de Nay Pyi Daw pour que les gens essayent de suivre un petit peu !
Dans le genre arbitraire, je vous ai déjà parlé de la drôle de circulation ici… On conduit à droite avec un volant à droite. Enfin dans la plupart des véhicules, certains ont aussi le volant à gauche, joyeux bordel. En fait avant, on circulait à l’anglaise. Et puis un jour un général a suivi les conseils de son astrologue et du jour au lendemain a fait changer le sens de circulation dans tous le pays ! Pour doubler, dans une voiture ça va encore, mais les chauffeurs de bus ne voient absolument rien : ils doivent demander à quelqu’un si la voie est libre. La sécurité avant tout hein…
Autre surprise quand on débarque : les prises électriques… Absolument tous les formats semblent coexister, aussi bien sur les appareils que pour les prises au mur. Il n’est donc pas rare de voir un adaptateur sur un adaptateur, parfois sur un autre adaptateur, pour que tout cela puisse fonctionner ! Enfin, entre deux coupures bien sûr (ma machine à laver a l’option « auto- restart » en cas de panne d’électricité, je pense que c’est un très très bon argument de vente au Myanmar)
Autre mystère résolu, ces objets très hétéroclites qui pendouillent devant les immeubles… Ce sont les sonnettes en fait ! On tire la ficelle avec la buoteille d'eau/ le trombone/ la sacoche ou autre objet que nous aura indiqué celui que l’on vient voir et un petit grelot doit s’agiter quelques étages plus haut !
On ressent aussi l’influence du bouddhisme : pourquoi ces réserves d’eau à disposition de tous dans les rues ? Elles sont entretenues par les habitants, pour multiplier les bonnes actions. Je pense que l’eau est propre, c’est plutôt la tasse qui me fait hésiter à tenter l’aventure… Pourquoi peut-on acheter des petits oiseaux genre moineaux, sur les marchés ? J’ai cru que c’était pour les manger, eux ou leurs œufs, et n’avais pas franchement envie d’essayer. Pas du tout ! on les achète pour pouvoir les libérer : ça aussi, ça porte chance !
On m'a aussi raconté l'histoire de cet Allemand qui est allé consulter un médecin. Ne sachant pas ce dont il s'agissait, le docteur lui a demandé son smartphone pour qu'ils puissent rechercher ensemble sur wikipedia.
Etonnant, étonnant pays.
Mes "colocs" à l'Institut !
J'ai aussi retrouvé les adorables margouillats et leur cri complètement improbable... Pour finir cette liste, les chiens, lâchés toutes les nuits pour garder les bâtiments : pas commodes, je risque pas d'oublier de prévenir si je sors un peu tard ^^
Quant aux poseurs de bombes, je ne sais pas trop comment l'info est traitée en Europe (sans doute à peine...), mais c'est loin d'être la psychose ici. Il y a eu plusieurs explosions ce week end, mais très peu puissantes à chaque fois. Des bombinettes, des bombinounettes même! On m'a juste dit d'éviter les restos ou bars chics, les centres commerciaux, les gares de bus, ça ne va pas me poser trop de problèmes. Quant à l'institut et l'université, vraiment ce sont des lieux "sûrs"!
Ils en ont plus ou moins l'habitide ici, tout comme ils sont résignés à ne jamais vraiment savoir le fin mot de l'histoire : l'enquête aboutira à la conclusion qui arrange le gouvernement! Donc ça tombera sans doute sur une minorité ethnique, ou un groupe d'opposition politique, sans que personne ne soit convaincu de cette version officielle. Mais pas d'affollement ok??? (oui Maman, c'est à toi que je parle!)
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Toujours de jolies photos intéressantes malgré les mauvaises conditions d'éclairage de cette fête des lumières - bon courage pour la suite et bisous bisous.
Ça reste toujours plus exotique que ce que tu vis par chez nous. Ça qu'est bon dans les voyages. D'ailleurs je pars bientôt à la Réunion. Merci, c'est aussi grâce aux gens comme toi que ça m'a donné envie de partir ailleurs.
téloche... téloche... Pierre?? En tout cas, profite bien de la Réunion, je ne dirai jamais assez à quel point j'aime ce ti péi!
très instructif merci